PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) Commencement d'une illusion

Aller en bas 
AuteurMessage
Inaya
Plume d'Eau
Inaya


Féminin
Rat
Nombre de messages : 50031
Age : 63
Date d'inscription : 05/11/2010

Victor HUGO   (1802-1885)  Commencement d'une illusion Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Commencement d'une illusion   Victor HUGO   (1802-1885)  Commencement d'une illusion Icon_minitimeJeu 21 Juil - 22:22

Commencement d'une illusion

Il pleut ; la brume est épaissie ;
Voici novembre et ses rougeurs
Et l'hiver, effroyable scie
Que Dieu nous fait, à nous songeurs.

L'abeille errait, l'aube était large,
L'oiseau jetait de petits cris,
Les moucherons sonnaient la charge
A l'assaut des rosiers fleuris,

C'était charmant. Adieu ces fêtes,
Adieu la joie, adieu l'été,
Adieu le tumulte des têtes
Dans le rire et dans la clarté !

Adieu les bois où le vent lutte,
Où Jean, dénicheur de moineaux,
Jouait aussi bien de la flûte
Qu'un grec de l'île de Tinos !

Il faut rentrer dans la grand'ville
Qu'Alceste laissait à Henri,
Où la foule encor serait vile
Si Voltaire n'avait pas ri.

Noir Paris ! tas de pierre morne
Qui, sans Molière et Rabelais,
Ne serait encor qu'une borne
Portant la chaîne des palais !

Il faut rentrer au labyrinthe
Des pas, des carrefours, des moeurs,
Où l'on sent une sombre crainte
Dans l'immensité des rumeurs.

Je regarderai ma voisine,
Puisque je n'ai plus d'autre fleur,
Sa vitre vague où se dessine
Son profil, divin de pâleur,

Son réchaud où s'enfle la crème,
Sa voix qui dit encor maman ;
Gare ! c'est le seuil d'un poëme,
C'est presque le bord d'un roman.

Ma voisine est une ouvrière
Au front de neige, aux dents d'émail,
Qu'on voit tous les soirs en prière
Et tous les matins au travail.

Cet ange ignore que j'existe
Et, laissant errer son oeil noir,
Sans le savoir, me rend très triste
Et très joyeux sans le vouloir.

Elle est propre, douce, fidèle,
Et tient de Dieu, qui la bénit,
Des simplicités d'hirondelle
Qui ne sait que bâtir son nid.
Revenir en haut Aller en bas
 
Victor HUGO (1802-1885) Commencement d'une illusion
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) Paroles sur la dune
» Victor HUGO (1802-1885) Paroles sur la dune
» Victor HUGO (1802-1885) Commencement d'une illusion
» Victor HUGO (1802-1885) Eh bien non ! je rêvais. Illusion détruite !
» Victor HUGO (1802-1885) Victor, sed victus

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: