Las ! ni pour moi les zéphirs ne ventellent,
Las ! ni pour moi ne gazouillent les eaux,
Ni pour moi, las ! maintenant les oiseaux,
Se dégoisant plaisamment, ne querellent.
Ce n’est pour moi que les prés renouvellent,
Ni de verdeur pour moi les arbrisseaux
Ne parent pas leurs fleurissants rameaux ;
Aux champs pour moi les chevreaux ne sautellent.
Ni le Berger de ses gaies chansons
Sur son flageol ne réveille les sons,
Pour moi, chétif, que nul plaisir ne flatte.
Mais sans avoir confort de mes douleurs,
J’use ma vie en cris, soupirs et pleurs,
Fait serviteur d’une maîtresse ingrate.