L'ENAMOUREE
ils se disent, ma colombe,
que tu rêves, morte encore,
sous la pierre d' une tombe :
mais pour l' âme qui t' adore,
tu t' éveilles ranimée,
ô pensive bien-aimée !
Par les blanches nuits d' étoiles,
dans la brise qui murmure,
je caresse tes longs voiles,
ta mouvante chevelure,
et tes ailes demi-closes
qui voltigent sur les roses !
ô délices ! Je respire
tes divines tresses blondes !
Ta voix pure, cette lyre,
suit la vague sur les ondes,
et, suave, les effleure,
comme un cygne qui se pleure !
octobre 1859 :