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 Théodore de Banville (1823-1891) Le Docteur

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James
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James


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MessageSujet: Théodore de Banville (1823-1891) Le Docteur   Théodore de Banville (1823-1891) Le Docteur Icon_minitimeVen 19 Aoû - 19:30

Le Docteur


Sous les vieilles solives noires
Où, racontant leur fabliau,
Leurs légendes et leurs histoires,
Bruissent les in-folio,

En pleine vie imaginaire,
A côté de son chat câlin,
Le docteur septuagénaire
Aglaüs Evig, à Berlin,

Parle à ses tisons de la sorte,
En tourmentant ses favoris
D'une blancheur livide et morte:
Lorsque nous aurons pris Paris,

Dit-il, c'est nous, dont l'esprit veille
En dépit des pharisiens,
Nous, les Prussiens, ô merveille!
Qui serons les Parisiens.

Nous pourrons dans nos coupes vertes
Boire sentimentalement
Le vin de Champagne, qui, certes,
Sera du Champagne allemand.

Nous écrirons pour les théâtres
Des pamphlets gais et querelleurs;
Nous serons légers et folâtres
Comme l'abeille sur les fleurs.

A tout propos, nous saurons dire,
D'un ton malicieux et fin,
Des contes à mourir de rire;
Nous aurons le mot de la fin.

Nous fumerons des cigarettes
Et, mettant le beau monde à sac,
Nous aurons tous des amourettes
A la manière de Fronsac!

Ainsi fleurira le poëme
Depuis longtemps par nous rêvé;
Et moi-même, Aglaüs, moi-même
J'aurai l'air d'un petit crevé!

A ces mots, s'étirant pour cause,
Et d'un air de puissant mépris
Bâillant, tirant sa langue rose,
Le chat dit: Paris n'est pas pris,

Docteur, je ne sais s'il doit l'être:
Mais à jamais, fatalement,
C'est notre destin, mon cher maître,
De ne miauler qu'en allemand.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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