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 Théodore de Banville (1823-1891) La Fillette

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James
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James


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MessageSujet: Théodore de Banville (1823-1891) La Fillette   Théodore de Banville (1823-1891) La Fillette Icon_minitimeVen 19 Aoû - 19:31

La Fillette


Dimanche dernier, presque à l'heure
Où déjà va tomber le soir
Sur le grand Paris qu'il effleure,
Bruyant, et sur le pavé noir

Faisant une joyeuse tache
Avec son cortège ambulant,
Devant la pointe de Sainte-Eustache
Se tenait un marché volant.

Une laitue, aujourd'hui chose
Fort rare et bonne pour les fous,
Grosse comme un bouton de rose,
Se vendait de six à huit sous.

Bref, comme partout, les légumes
Étaient hors de prix. Mais la chair,
Quand on la revoit dans ces brumes!
Le lapin était cher, fort cher.

Avec des fiertés non pareilles,
Victime que la gloire émeut,
Il semblait dire à ses oreilles:
Rothschild peut me manger, s'il veut.

Puis, comme au pays de Silvandre,
Une Églé, dans ces lieux forains
Avait apporté, pour la vendre,
Une cage avec des serins.

Car, dans ce Paris qui se montre
Héroïquement endurci,
Comme alouettes de rencontre
On mange les serins aussi.

Plus loin, d'une voix monotone,
Une vieille, aux regards peu francs,
Chantonnait: C'est pour rien; je donne
Ma poule pour trente-six francs!

Et la fuyant d'un air morose
Pour jusqu'au jugement dernier,
Je vis une fillette rose
Debout auprès d'un grand panier.

Belle comme un ange en visite,
Avec de grands yeux résolus,
Elle était petite, petite;
Elle avait six ans tout au plus.

Je regardais, comme une étoile,
Ce pauvre être charmant, vêtu
D'une affreuse loque de toile.
Et toi, lui dis-je, que vends-tu?

Et l'enfant, les pieds dans la boue
Près du bureau des omnibus,
Me dit vite, en enflant sa joue:
Moi, je vends des éclats d'obus!

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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