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 Théodore de Banville (1823-1891) Double Ballade des sottises de Paris

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MessageSujet: Théodore de Banville (1823-1891) Double Ballade des sottises de Paris   Théodore de Banville (1823-1891) Double Ballade des sottises de Paris Icon_minitimeSam 20 Aoû - 19:33

Double Ballade des sottises de Paris


C'est un étrange bacchanal
Dans ce Paris vraiment baroque
Où règne le petit journal,
Et qu'une drôlesse provoque
En lui laissant voir sous sa toque
Des cheveux d'un cuivre vermeil
Comme le bon or qu'elle croque.
Moi, j'en ris, les jours de soleil.

Être probe est original
Dans cette Babel équivoque
Où, malgré le Code pénal,
Chacun suit les moeurs de l'époque;
Où Scapin remplace Archiloque,
Mais où Pindare, aux Dieux pareil,
Souperait d'un oeuf à la coque.
Moi, j'en ris, les jours de soleil.

Dans ce pêle-mêle vénal,
Qu'est-ce que l'honneur? Une loque
Pour amuser le tribunal,
Qu'agite, pendant son colloque,
L'avocat, soufflant comme un phoque.
Le pauvre juge, en son sommeil,
Entend ces cris de ventriloque.
Moi, j'en ris, les jours de soleil.

La Bête au regard virginal
Que tout millionnaire invoque,
Prodigue son amour banal
Et chacun s'en emberlucoque.
C'est pour elle qu'on se disloque,
Et tous les coeurs sont en éveil
Dès que frémit sa pendeloque.
Moi, j'en ris, les jours de soleil.

Au sein d'un tumulte infernal
Ce sont partout glaives qu'on choque,
Torches qui servent de fanal,
Mépris solide et réciproque,
Mensonges que la Haine évoque,
Idiots dont on prend conseil,
Maîtres qu'on flatte et qu'on révoque:
Moi, j'en ris, les jours de soleil.

Comme une image d'Épinal,
Flamboie en sa riche défroque
Devant le café Cardinal
Ce cruel Paris, qui se moque
Des sauvages de l'Orénoque,
Et dont le superbe appareil
Indignait Thomas Vireloque:
Moi, j'en ris, les jours de soleil.
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Théodore de Banville (1823-1891) Double Ballade des sottises de Paris
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