Primeur
Tandis que les voix du foyer
Murmurent pour vous égayer
Et que le feu brille dans l'âtre,
Déjà, fugitif et discret,
Derrière la vitre apparaît
Le rire du Printemps folâtre.
Impatient, avec raison,
De nous donner sa floraison,
Voyez! on dirait qu'il s'ennuie
De ne pas prendre son essor,
Et qu'il montre ses ailes d'or
Encor frissonnantes de pluie.
O douce mère! c'est pour toi
Que cette Nature en émoi
Fait trêve à sa longue paresse,
Et, complice de ton rimeur,
Elle vient t'offrir la primeur
De ce rayon qui nous caresse.