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 Théodore de Banville (1823-1891) Académie

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MessageSujet: Théodore de Banville (1823-1891) Académie   Théodore de Banville (1823-1891) Académie Icon_minitimeLun 22 Aoû - 1:09

Académie


Les premières où l'on a droit
D'adorer en secret sa mie,
Ne sont vraiment en nul endroit
Plus belles qu'à l'Académie.

C'est là que les faiseurs de vers
Et que les chercheurs de microbes
Peuvent tourner leurs regards vers
Un luxe éblouissant de robes.

On y prononce des discours
Que demain Aix lira comme Arles,
Et les meilleurs sont les moins courts;
Mais au fond, Worth, c'est toi qui parles!

Et tandis que le mot sonneur
Chante et fleurit dans l'air, on flirte,
Et tu songes, ô moissonneur,
A récolter bientôt le myrte.

En ce temple, où l'on ne voit pas
Athèna lever ses visières,
Mazade a fait ses premiers pas:
Mézières tenait les lisières.

Les Immortels sont là chez eux,
Et pour ne pas choir, on y marche
Lentement, comme sur des oeufs.
Cette Académie est une arche.

Quand Pierre y dit vrai, Paul y ment.
Cette fois les deux adversaires
Se sont parlé très poliment,
Avec les douceurs nécessaires.

Mazade n'a pas lu Nana.
Son âme, de fiel dépourvue,
Est profondément chaste. Il n'a
Jamais aimé que la Revue

Des Deux Mondes. Il trouve laids
Tous les vains suiveurs de mantilles.
En somme, il donnerait tous les
Rimeurs, pour un plat de lentilles.

Mézières, qui nous a sonné
La charge, est moins pur. J'en soupire.
Il est vaguement soupçonné
De connivence avec Shakspere.

Même son nom, c'est apparent,
Nous révèle un peu ses fredaines,
Et nous montre qu'il est parent
Avec la forêt des Ardennes.

Il a connu le grand boucher
Et, dans son contact énergique,
N'ayant pas craint de le toucher,
Il s'est taché du sang tragique.

O deuil, ô souvenir amer,
O mystérieuse brûlure!
Toute l'eau de la vaste mer
Ne lavera pas la souillure!

On sourit pourtant, voyez-vous?
Parfois les belles indolentes
Gardent leurs regards les plus doux
Pour les héros aux mains sanglantes.
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Théodore de Banville (1823-1891) Académie
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