PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Théodore de Banville (1823-1891) Lutte

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Théodore de Banville (1823-1891) Lutte Empty
MessageSujet: Théodore de Banville (1823-1891) Lutte   Théodore de Banville (1823-1891) Lutte Icon_minitimeLun 22 Aoû - 15:21

Lutte


La Muse est divine, et sans cesse
Charme le jour.
Elle restera ma déesse
Et mon amour.

Jamais celle que j'ai suivie
Ne m'a lésé.
Mais, certes, lutter pour la vie
Est malaisé.

Ah! sous le rouge crépuscule
Du ciel en feu,
Le meilleur lutteur fut Hercule,
Esclave et dieu.

Car agile en ses peccadilles
Comme les faons,
Il faisait à cinquante filles
Cinquante enfants.

Prolixité digne d'envie!
Puissant gala,
De pouvoir prodiguer la vie
A ce point-là!

Mais songer à soi-même, vivre,
Est déjà fort,
Si bien que parfois on est ivre
De cet effort.

Au Paris de la rive gauche,
Sur les coteaux
Persiste encore la débauche
Des Flicoteaux.

Plus d'un jeune mélancolique,
Ivre de grec,
Y meurtrit sa dent famélique
Sur un bifteck.

Mais, ô lutte sourde et hagarde!
Fuyant repas!
Le bifteck, pareil à la garde,
Ne se rend pas.

Tel esquisse, en mots d'une lieue,
Des Ménélas
Héros d'une histoire sans queue
Ni tête, hélas!

Le clown, dans une triste fête
Content de peu,
Orne d'un toupet bleu sa tête.
Oh! pourquoi bleu?

Près des vieux aux lourdes paupières,
Tristes et soûls,
Vois, les pierreuses, dans les pierres,
Vont, pour deux sous.

Et c'est la même coqueluche
Dans le ruisseau
Que sur les coussins de peluche
Couleur ponceau.

Torgnole, fuyant comme un lièvre
Et lasse enfin,
Vend le froid baiser de la fièvre
Et de la faim.

Et de même, Anna que mignote
Son vieux lion,
Avec ses quenottes grignote
Un million.

Pour toute l'humanité blême
Oh! que rêver?
C'est toujours l'unique problème:
Ne pas crever.

L'Homme obéit, l'Or est le maître
De ce valet,
Et c'est bien l'Etre ou ne pas être
Du prince Hamlet.

Et toi qui n'as pas de colère,
O doux rimeur,
Puisque tu n'obtiens pour salaire
Qu'une rumeur;

Puisque la salle où se goberge
Trimalcion,
Te dédaigne, comme l'auberge,
Trime, alcyon!
Revenir en haut Aller en bas
 
Théodore de Banville (1823-1891) Lutte
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Théodore de Banville (1823-1891) Ballade de Banville aux Enfants perdus
» Théodore de Banville (1823-1891) Ballade, à sa Mère, Madame Élisabeth Zélie de Banville
» Théodore de Banville (1823-1891) Ballade de Banville
» Théodore de Banville (1823-1891) Ballade de Banville,
» Théodore de Banville (1823-1891) L'Air

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: