PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique.

Aller en bas 
AuteurMessage
James
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
James


Masculin
Dragon
Nombre de messages : 149335
Age : 59
Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières
Date d'inscription : 04/09/2007

Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Empty
MessageSujet: Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique.   Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Icon_minitimeVen 26 Aoû - 0:15

A La Musique.
Place de la Gare, à Charleville.

Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs
Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.

L'orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres:
Autour, aux premiers rangs, parade le gandin;
Le notaire pend à ses breloques à chiffres.

Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs:
Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames;

Sur les bancs verts, des clubs d'épiciers retraités
Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,
Fort sérieusement discutent les traités,
Puis prisent en argent, et reprennent: "En somme!."

Epatant sur son banc les rondeurs de ses reins,
Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,
Savoure son onnaing d'où le tabac par brins
Déborde vous savez, c'est de la contrebande; -

Le long des gazons verts ricanent les voyous;
Et, rendus amoureux par le chant des trombones,
Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious
Caressent les bébés pour enjôler les bonnes.

Moi, je suis, débraillé comme un étudiant,
Sous les marronniers verts les alertes fillettes:
Elles le savent bien; et tournent en riant,
Vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes.

Je ne dis pas un mot: je regarde toujours
La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles:
Je suis, sous le corsage et les frêles atours,
Le dos divin après la courbe des épaules.

J'ai bientôt déniché la bottine, le bas.
Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres.
Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas.
Et mes désirs brutaux s'accrochent à leurs lèvres.





_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Une_pa12Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Plumes19Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. James_12Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Confes12


Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique. Sceau110
Revenir en haut Aller en bas
https://www.plumedepoesies.org
 
Arthur Rimbaud (1854-1891) A La Musique.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Arthur Rimbaud (1854-1891) Lys.
» Arthur Rimbaud (1854-1891) Le Mal.
» Age d'or ( de Arthur RIMBAUD (1854-1891)
» Le mal ( de Arthur RIMBAUD (1854-1891)
» Arthur Rimbaud (1854-1891)H.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: