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 Victor HUGO (1802-1885) II Jour de fête

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Inaya
Plume d'Eau
Inaya


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Victor HUGO (1802-1885) II  Jour de fête  Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) II Jour de fête    Victor HUGO (1802-1885) II  Jour de fête  Icon_minitimeMer 7 Sep - 22:08

II
Jour de fête

Aux environs de Paris

Midi chauffe et sèche la mousse ;
Les champs sont pleins de tambourins ;
On voit dans une lueur douce
Des groupes vagues et sereins.

Là-bas, à l'horizon, poudroie
Le vieux donjon de saint Louis ;
Le soleil dans toute sa joie
Accable les champs éblouis.

L'air brûlant fait, sous ses haleines
Sans murmures et sans échos,
Luire en la fournaise des plaines
La braise des coquelicots.

Les brebis paissent inégales ;
Le jour est splendide et dormant ;
Presque pas d'ombre ; les cigales
Chantent sous le bleu flamboiement.

Voilà les avoines rentrées.
Trêve au travail. Amis, du vin !
De larges tonnes éventrées
Sort l'éclat de rire divin.

Le buveur chancelle à la table
Qui boite fraternellement.
L'ivrogne se sent véritable ;
Il oublie, ô clair firmament,

Tout, la ligne droite, la gêne,
La loi, le gendarme, l'effroi,
L'ordre ; et l'échalas de Surène
Raille le poteau de l'octroi.

L'âne broute, vieux philosophe ;
L'oreille est longue ; l'âne en rit,
Peu troublé d'un excès d'étoffe,
Et content si le pré fleurit.

Les enfants courent par volée.
Clichy montre, honneur aux anciens !
Sa grande muraille étoilée
Par la mitraille des Prussiens.

La charrette roule et cahote ;
Paris élève au loin sa voix,
Noir chiffonnier qui dans sa hotte
Porte le sombre tas des rois.

On voit au loin les cheminées
Et les dômes d'azur voilés ;
Des filles passent, couronnées
De joie et de fleurs, dans les blés.

III
La bataille commença.
Comment ? Par un doux sourire.
Elle me dit : Comme ça,
Vous ne voulez pas m'écrire ?

Un billet doux ? Non, des vers.
Je n'en fais point, répondis-je. -
Ainsi parfois de travers
Le dialogue voltige.

Après le sourire vint
Un regard, oh ! qu'elle est fière !
Moi, candidat quinze-vingt,
Je me dis : Elle est rosière.

Et je me mis à songer
À cent vertus, rehaussées
Par mes mauvaises pensées
D'adolescent en danger.

Je me taisais, cela passe
Pour puissance et profondeur.
Son sourire était la grâce.
Et son regard la pudeur.

Ce regard et ce sourire
M'entraient dans l'âme. Soudain,
Elle chanta. Comment dire
Ce murmure de l'Éden.

Cette voix grave, touchante,
Tendre, aux soupirs nuancés !...
Quoi ! m'écriai-je, méchante,
Vous achevez les blessés !
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Victor HUGO (1802-1885) II Jour de fête
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