PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Victor HUGO (1802-1885) De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort   Victor HUGO (1802-1885) De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort Icon_minitimeJeu 22 Sep - 1:30

De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort,
Des haines, des fureurs, des tombes, ce qui sort,
C'est de la clarté, peuple, et de la certitude.
Progrès ! Fraternité ! Foi ! que la solitude
L'affirme, et que la foule y consente à grands cris ;
Que le hameau joyeux le dise au grand Paris,
Et que le Louvre ému le dise à la chaumière !
La dernière heure est claire autant que la première
Fut sombre ; et l'on entend distinctement au fond
Du ciel noir la rumeur que les naissances font.
On distingue en cette ombre un bruissement d'ailes.

Et moi, dans ces feuillets farouches et fidèles,
Dans ces pages de deuil, de bataille et d'effroi,
Si la clameur d'angoisse éclata malgré moi,
Si l'ai laissé tomber le mot de la souffrance,
Une négation quelconque d'espérance,
J'efface ce sanglot obscur qui se perdit ;
Ce mot, je le rature et je ne l'ai pas dit.

Moi, le navigateur serein qui ne redoute
Aucun choc dans les flots profonds, j'aurais un doute !
J'admettrais qu'une main hideuse pût tenir
Le verrou du passé fermé sur l'avenir !
Quoi ! le crime prendrait au collet la justice,
L'ombre étoufferait l'astre allant vers le solstice,
Les rois à coups de fouet chasseraient devant eux
La conscience aveugle et le progrès boiteux ;
L'esprit humain, le droit, l'honneur, Jésus, Voltaire,
La vertu, la raison, n'auraient plus qu'à se taire,
La vérité mettrait sur ses lèvres son doigt,
Ce siècle s'en irait sans payer ce qu'il doit,
Le monde pencherait comme un vaisseau qui sombre,
On verrait lentement se consommer dans l'ombre,
A jamais, on ne sait sous quelles épaisseurs,
L'évanouissement sinistre des penseurs !
Non, et tu resteras, ô France, la première !
Et comment pourrait-on égorger la lumière ?
Le soleil ne pourrait, rongé par un vautour,
S'il répandait son sang, répandre que du jour ;
Quoi ! blesser le soleil ! tout l'enfer, s'il l'essaie,
Fera sortir des flots d'aurore de sa plaie.
Ainsi, France, du coup de lance à ton côté
Les rois tremblants verront jaillir la liberté.
Revenir en haut Aller en bas
 
Victor HUGO (1802-1885) De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) Et puis, même en dehors de tout ceci, vraiment
» Victor HUGO (1802-1885) Tout fit silence au fond du gouffre sans reflux
» Victor HUGO (1802-1885) Hélas! tout est sépulcre. On en sort, on y tombe:
» Victor HUGO (1802-1885) Le jour où ceci sur la terre
» Victor HUGO (1802-1885) Approchez-vous ; ceci, c'est le tas des dévots.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: