PLUME DE POÉSIES
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 Victor HUGO (1802-1885) Le mendiant

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Victor HUGO (1802-1885) Le mendiant  Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Le mendiant    Victor HUGO (1802-1885) Le mendiant  Icon_minitimeSam 26 Nov - 17:00

LE MENDIANT
Devant la vitre éclairée de la chambre où un jeune homme s'habille
pour le bal masqué.

Fort bien. Habillez-vous. -Tiens, c'est le mardi gras!
Rions. Ne soyons point à la jeunesse ingrats.
Il faut se divertir et que le temps se passe.
Vous avez su tirer d'un vieil oncle rapace
Si!

Vingt écus; vous allez les boire en une nuit.
Habillez-vous, jeune homme! à grands cris, à grand bruit!
Sonnez tous vos laquais et vos valets de chambre!
-Bourguignon, mon pourpoint! Picard, ma boîte d'ambre!
Chaussez-moi! rasez-moi! peignez-moi! -C'est cela.
Que vous êtes galant sous l'habit que voilà!
Cambrez la taille un peu. Mettez-vous une mouche,
Comme fait Jeanneton, sur le coin de la bouche.
Le flot de rubans. -Bien. -Et l'air impertinent.
Cela sied. -Le manteau, les gants, et maintenant
L'épée avec sa pomme à mettre des pistaches. -
Que de coeurs suspendus au croc de vos moustaches!
Que de femmes vont dire:. Adorable seigneur!
Vous avez tout, jeunesse, et richesse, et bonheur;
Tout est pour vous, bosquets fleuris, tendres trophées,
C'est bien. On vous dirait habillé par les fées,
Et vous êtes toujours au bal un des premiers
Riez. -Un jour les ans viendront, lourds costumiers;
Maladie et vieillesse, habilleuses sinistres,
Éteindront vos regards sous d'affreux cercles bistres,
Vous ôteront la grâce, et vous mettront,, ô deuil!
Un dôme sur le dos, une loupe sur l'oeil,
Une bouche sans dents qui dira: soyons sage!.
Un gros nez, un gros ventre, et sur ce frais visage,
Doux, superbe, adoré de toutes nos houris,
Un vieux masque obstrué d'un buisson de poils gris.
Alors, désespéré, tordant vos mains fiévreuses,
Fuyant les miroirs pleins de visions affreuses,
Aussi lugubre à voir que vous étiez charmant,
Sans pouvoir arracher votre déguisement,
Domino ridicule et chassé des quadrilles,
Voyant les beaux garçons sourire aux belles filles,
Vous irez, trouble fête, errer au milieu d'eux,
Jusqu'à ce que ce spectre, autre masque' hideux,
Sans nez, sans yeux, montrant toutes ses dents sans rire,
Qui vient nous chercher tous et par le bras nous tire,
Vous jette un soir, d'un coup de sa fourche de fer,
Dans ce noir carnaval qu'on appelle l'enfer!
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Victor HUGO (1802-1885) Le mendiant
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