PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Petrus Borel (1809-1859) Ma Croisée

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Petrus Borel (1809-1859) Ma Croisée Empty
MessageSujet: Petrus Borel (1809-1859) Ma Croisée   Petrus Borel (1809-1859) Ma Croisée Icon_minitimeVen 13 Avr - 0:54

Ma Croisée

À Alphonse Brot, poète.

J'écoutai longtemps, et je me persuadai bientôt
que cette harmonie était moi...
BUFFON.

Oh! que j'aime à rêver, seul, amoureusement,
A ma large croisée au vent du soir béante!
Libre de tous soucis, dans le vague flottante,
Mon, âme alors s'entr'ouvre au plus doux sentiment.
Sous les doigts aimantins de ce muet délire,
Ma nature s'émeut, vibre comme un lyre!

Là, penché dans les fleurs d'un large abricotier,
Dont les rameaux épais attouchent les murailles,
De l'astre, roi du jour, j'assiste aux funérailles
Que célèbre au lointain la cloche d'un moutier,
Poursuivant du regard le corbeau, le phalène,
Ou le mulet pesant attardé dans la plaine.

Mais surtout nul pinceau ne rendrait mon transport,
Quand, parmi les rameaux, quelque sylphide blanche
M'apparaît, m'éblouit! semblant débranche en branche
Glisser comme un oiseau; quand sa voix, doux accord,
Hautbois harmonieux qui lutine et qui joue,
Monte comme un parfum et caresse ma joue!

En extase, enivré, je n'ai plus rien d'humain.
Sur mon corps allégi mon âme se déborde,
Goutte à goutte en rosée; et, semblable à la corde
D'un théorbe d'argent palpitant sous la main
D'un ange prosterné... sous mes pieds fuit la terre:
Je ne suis plus qu'un son! un reflet! un mystère!...

Peut-être vous riez tout bas de ce pouvoir
Si magique et puissant d'une voix sur mon âme?
Le simple frôlement d'une robe de femme
Qui se hâte à lu nuit, suffit pour m'émouvoir.
Une main à bijoux, une gorge où ruissellent
Des perles, des joyaux, me charment, m'ensorcellent!

Ah! s'il était un coeur ignorant et naïf
Qui n'ait pas ressenti ces philtres, ces ivresses?
Qui, n'étant pas blasé par le vin, les maîtresses,
Trouve au soleil couchant, un plaisir assez vif...
Qu'il vienne; je l'attends demain: à ma croisée
Bientôt il sentira sa jeune âme embrasée.





Revenir en haut Aller en bas
 
Petrus Borel (1809-1859) Ma Croisée
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Petrus Borel (1809-1859)C’est ce qui m’a tué!
» Petrus Borel (1809-1859) Fantaisie
» Petrus Borel (1809-1859) VILLANELLES
» Petrus Borel (1809-1859) La Corse
» Petrus Borel (1809-1859) Doléance

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: