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 Paul Claudel. (1868-1955) La Descente.

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Paul Claudel. (1868-1955) La Descente. Empty
MessageSujet: Paul Claudel. (1868-1955) La Descente.   Paul Claudel. (1868-1955) La Descente. Icon_minitimeLun 18 Juin - 22:27

La Descente.

Ah! que ces gens continuent à dormir! que le bateau n’arrive pas présentement à
l’escale! que ce malheur soit conjuré d’entendre ou de l’avoir proférée, une
parole!

Sortant du sommeil de la nuit, je me suis réveillé dans les flammes.

Tant de beauté me force à rire! Quel luxe! quel éclat! quelle vigueur de la
couleur inextinguible! C’est l’Aurore. O Dieu, que ce bleu a donc pour moi de la
nouveauté ! que ce vert est tendre! qu’il est frais! et, regardant vers le ciel
ultérieur, quelle paix, de le voir si noir encore que les étoiles y clignent.
Mais que tu sais bien, ami, de quel côté te tourner, et ce qui t’est réservé,
si, levant les yeux, tu ne rougis point d’envisager les clartés célestes. Oh!
que ce soit précisément cette couleur qu’il me soit donné de considérer! Ce
n’est point du rouge, et ce n’est point la couleur du soleil; c’est la fusion du
sang dans l’or! c’est la vie consommée dans la victoire, c’est, dans l’éternité,
la ressource de la jeunesse! La pensée que c’est le jour qui se lève ne diminue
point mon exultation. Mais ce qui me trouble comme un amant, ce qui me fait
frémir dans ma chair, c’est l’intention de gloire de ceci, c’est mon admission,
c’est l’avancement à ma rencontre de cette joie!

Bois, ô mon coeur, à ces délices inépuisables!

Que crains-tu? ne vois-tu pas de quel côté le courant, accélérant la poussée de
notre bateau, nous entraîne? Pourquoi douter que nous n’arrivions, et qu’un
immense jour ne réponde à l’éclat d’une telle promesse? Je prévois que le soleil
se lèvera et qu’il faut me préparer à en soutenir la force. O lumière! noie
toutes les choses transitoires au sein de ton abîme. Vienne midi, et il me sera
donné de considérer ton règne, Été, et de consommer, consolidé dans ma joie, le
jour, -assis parmi la paix de toute la terre, dans la solitude céréale.
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Paul Claudel. (1868-1955) La Descente.
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