PLUME DE POÉSIES
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 Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.

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XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des
Grèves.

Un quart d’heure à disparaître! Certes, il est difficile de se représenter une
plus terrible agonie! Car une fois que les jambes sont prises à une certaine
hauteur, les efforts de l’homme le plus robuste sont vains et ne servent qu’à
hâter l’immersion complète.

Le corps fait son trou lentement... lentement! Le sable monte, emprisonnant les
membres, moulant chaque pli de la chair, les jambes, le torse, la tête.

On dit encore, car il y a bien des on-dit sur ces côtes, qu’il suffirait
d’étendre ses deux bras en croix pour arrêter la submersion à la hauteur des
aisselles. Mais la mer est là-bas. Un demi-pied de mer va noyer cette pauvre
tête qui respire encore au-dessus des sables.

Ce bruit qui avait arrêté le chevalier Méloir dans sa marche, les fugitifs
l’avaient entendu tout comme lui.

Quand la cavalcade se fut éloignée, le petit Jeannin prit la parole avec
précaution.
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-Jamais je n’avais vu d’animal pareil! dit-il.

-Quel animal? demanda Aubry.

-Voyez! répliqua Jeannin.

Mais il n’était pas facile de voir.

Aubry s’approcha en tâtonnant, et sa main rencontra le corps tout chaud d’un
énorme lévrier blanc et noir qui était étendu sur le sable.

-Maître Loys était plus grand et plus beau que cela, murmura-t-il.

-Quand Méloir a dit à son veneur de découpler les chiens, reprit Jeannin, celui-
là qui était sous le vent de moi n’a fait qu’un bond et m’a pris à la gorge en
grondant, mais je me méfiais. J’avais la main sur mon couteau que je lui ai
plongé entre les côtes.

-Et tu n’as pas poussé un cri, petit homme! dit Aubry en lui frappant sur
l’épaule; c’est bien, tu feras un maître soldat! Jeannin rougit de plaisir.

Quelque part, dans le brouillard, Simonnette était là qui devait entendre.
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-Oui, oui, dit frère Bruno, Peau-de-Mouton sera un fier soldat, c’est vrai. Il a
tué un chien, à ce que je comprends, mais il en reste onze, et si monsieur Hue
veut me permettre de parler, je vais donner un bon conseil.

-Parle, répliqua le vieux Maurever, que ces divers événements semblaient
préoccuper très peu.

-Parle! grommela Bruno; le vieux seigneur est dans ses méditations jusqu’au cou.
Et les méditations, c’est comme les tangues, on s’y noie! mais il ne
m’appartient pas de juger un seigneur.

-Eh bien? fit monsieur Hue.

-Voilà! maintenant il s’impatiente parce que je ne parle pas assez vite. Eh
bien! messire, reprit-il tout haut, je déclare que je vous regarde comme notre
chef, tant à cause de votre âge respectable que pour le titre de chevalier
banneret que vous avez...

-Incorrigible bavard! interrompit Maurever.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des  Grèves. Icon_minitimeLun 18 Fév - 18:00

-Ah! par exemple! s’écria Bruno en colère, depuis cinquante-deux ans que je vis,
et je pourrais dire cinquante-trois ans, vienne la Saint- Mathieu, car je suis
né trois ans avant le siècle, oui-da! et mes dents ne branlent pas encore, voici
la première fois qu’on m’appelle bavard! Mais c’est égal, je n’ai pas de
rancune: mon bon conseil, je vous le donne gratis et pro Deo, comme disait
Quentin de la Villegille, porte- lance de M. le connétable. Les soudards et
cavaliers de ce Méloir sont maintenant à Tombelène ou bien près, pas vrai? Eh
bien! quand ils vont voir les oiseaux dénichés, ils seront de méchante humeur.
Ils ont des chiens et les chevaux vont plus vite que les hommes. Les chiens
n’ont guère de nez dans le brouillard, c’est le veneur lui-même qui l’a dit;
mais on leur mettra le museau dans nos traces fraîches, et alors...

-C’est vrai! s’écria Aubry.

-Bon! bon! fit Bruno; maintenant, chacun va me couper la parole, je m’y
attendais! -Que faire? demanda Maurever.

-Voilà! J’ai vu plus d’une poursuite dans les grèves. Olivier de Plugastel,
chevalier, seigneur de Plougaz, échappa aux Anglais tenant garnison à Tombelène,
pas plus tard qu’en l’an quarante- deux, en suivant le cours de cette rivière où
nous sommes. L’eau qui coulait sur le sable effaçait, à mesure, la trace de ses
pas.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des  Grèves. Icon_minitimeLun 18 Fév - 18:00

-Suivons donc la rivière! dit Aubry.

-La rivière, en descendant, est pleine de lises, fit observer Jeannin; en
remontant, elle nous mène dans la partie la plus dangereuse des grèves. Et si
nous ne nous hâtons pas de gagner la terre, ce brouillard se lèvera. Nous
resterons à découvert au milieu des grèves.

Cela était si complètement évident, que personne n’y trouva de réplique.

Le frère Bruno lui-même se gratta l’oreille et ne répondit point.

-Marchons à reculons, reprit Jeannin, le plus vite que nous pourrons. Le veneur
collera son oeil contre terre et voudra connaître nos traces.

Ils font toujours comme cela. Quand le veneur aura connu nos traces, il voudra
mettre sa raison à la place de l’instinct des chiens, et nous serons sauvés.

-Oh! Peau-de-Mouton! Peau-de-Mouton! s’écria Bruno, tu ne vivras pas: tu as trop
d’esprit! Allons! vous autres, à reculons! On se remit en marche, selon l’avis
du petit coquetier. -Dix ou douze minutes se passèrent, - Maurever avait de
nouveau commandé le silence.

Au bout de ce temps, Bruno quitta son poste d’arrière-garde, et, sans dire un
mot cette fois, traversa toute la troupe pour se rapprocher de Jeannin.

Sans le brouillard, on aurait pu voir sur la figure du frère convers une
inquiétude grave.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des  Grèves. Icon_minitimeLun 18 Fév - 18:00

Et il ne fallait pas peu de chose pour produire cet effet-là! -Où es-tu, petit?
demanda-t-il à voix basse, quand il se crut auprès de Jeannin.

-Ici, répliqua ce dernier.

Bruno s’avança encore jusqu’à ce qu’il pût lui prendre la main.

-Es-tu bien sûr du chemin que tu suis? dit-il.

-Non, répondit Jeannin, dont la main était froide et la respiration haletante;
depuis deux ou trois minutes je vais à la grâce de Dieu.

-Où crois-tu être? -À l’orient du Mont.

-Moi, je crois que nous sommes à l’ouest; la tangue mollit; le vent vient de
l’ouest, et si nous étions de l’autre côté, nous ne le sentirions guère.

-C’est vrai. Tournons à gauche.

-Avertis, au moins, avant de tourner.

-Tournons à gauche! répéta Jeannin à haute voix.

Il n’y eut point de réponse.

Jeannin pâlit et se prit à trembler.

-Monsieur Hue! dit-il doucement d’abord.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des  Grèves. Icon_minitimeLun 18 Fév - 18:01

Puis il cria de toute sa force: -Monsieur Hue! Le silence! Sa voix tremblait
comme si elle eût rencontré au passage un obstacle inerte et sourd.

Il était arrivé ceci: Tout en parlant et sans y songer le frère Bruno et Jeannin
s’étaient arrêtés.

Pendant cela, les fugitifs, continuant leur route, avaient passé à droite ou à
gauche, et ils étaient loin déjà.

Les bras de Jeannin s’affaissèrent le long de ses flancs.

-Simonnette! et la demoiselle! murmura-t-il.

-Allons, petit! du courage! reprit Bruno; si l’un de nous les retrouve, cela
suffira; prends à gauche; moi j’irai à droite. Et des jambes! Ils s’élancèrent
chacun dans la direction indiquée.

Deux minutes après, il leur eût été impossible de se retrouver mutuellement.

Vers ce même instant, Méloir et ses hommes d’armes arrivaient à Tombelène qu’ils
avaient manqué plusieurs fois dans le brouillard.

Bruno avait deviné juste. Dès que Méloir reconnut que les fugitifs avaient
quitté leur retraite, il mit ses lévriers sur leur trace, et ouvrit la chasse
gaiement.

-Par mon patron, dit-il; j’aime mieux la chose ainsi! nous allons les forcer
comme des lièvres en plaine.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des Grèves.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. XXX Où Maître Vincent Gueffès Est Forcé D’Admettre L’Existence De La Fée Des  Grèves. Icon_minitimeLun 18 Fév - 18:02

Péan, Kerbehel, Hercoat, Corson, Coëtaudon, suivis des archers et soudards à
pied, s’élancèrent dans la voie. Bellissan, le veneur, tenait son meilleur
lévrier en laisse et ouvrait la marche.

Le brouillard était toujours aussi intense, les hommes d’armes, montés sur leurs
chevaux, ne voyaient point le sol; mais chacun d’eux tenait la laisse d’un
lévrier et ils allaient en ligne droite, comme s’il eût fait beau soleil.

Les chiens s’arrêtèrent sur les bords de la rivière qui passe entre le mont
Saint-Michel et Tombelène. Bellissan n’était pas homme à s’embarrasser pour si
peu. Il passa l’eau et connut les traces nouvelles comme s’il se fût agi d’un
cerf ou d’un sanglier, puis il caressa doucement son lévrier en disant: -
Vellecy! allez! Le chien donna de la voix à bas bruit.

La chasse recommença.

Mais bientôt un obstacle d’un nouveau genre se présenta. Nous ne voulons point
parler de la marche à reculons. Ceci eût été bon peut-être pour tromper des
hommes, mais les chiens vont au flair et ne raisonnent guère, les heureux! À
cause de quoi, ils ne commettent point d’erreurs.

L’obstacle dont il s’agit, c’était la divergence des routes suivies par le petit
Jeannin d’abord, frère Bruno ensuite, et enfin le gros de la caravane.

Les chiens quêtèrent un instant, soufflant au vent, éternuant, reniflant, et
attendant l’indication bonne ou mauvaise qui leur vient de l’homme, quand leur
instinct fait défaut.
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Mais ici les hommes étaient encore plus empêchés que les chiens.

Tout le monde mit pied à terre. On s’accroupit sur le sable, on regarda la
tangue de près; on fit de son mieux.

On ne fit rien de bon.

La brume semblait se rire de tout effort.

Maître Vincent Gueffès, car il était là, maître Vincent Gueffès fut le premier
qui se releva.

Il avait le nez tout barbouillé de sable, tant il avait approché de la tangue
ses yeux clignotants et gris.

-M’est avis qu’ils se sont séparés en trois troupes, dit-il, volontairement ou
par l’effet du hasard.

-Après? demanda Méloir.

-Après, mon bon seigneur? on prétend que le sire d’Estouteville a reçu ordre du
roi de France de s’opposer à toute poursuite armée sur le territoire du royaume.

-Qui prétend cela? -De gens bien informés, mon cher seigneur.
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Le vieux Maurever est un matois. Il aura pris à gauche du Mont pour se trouver
tout de suite le plus près possible de la protection française.

-Oh! hé! cria Bellissan, le gros de la bande a pris à droite du mont Saint-
Michel. Allez, chiens, allez! Il pouvait y avoir du bon dans l’avis de maître
Vincent Gueffès; mais le lévrier de Bellissan le veneur entraîna tous les
autres, et maître Gueffès resta seul. Il s’arrêta un instant indécis.

Dans les sables, par le brouillard, il n’est pas permis de réfléchir.

Quand maître Vincent Gueffès se ravisa et voulut suivre la troupe de Méloir, il
n’était déjà plus temps. Aucun bruit n’arrivait à son oreille.

Il tourna sur lui-même pour s’orienter! Seconde imprudence.

Par le brouillard, dans les sables, il ne faut jamais tourner sur soi-même, à
moins qu’on n’ait dans sa poche une boussole.

On perd, en effet, absolument le sens de la direction et dès qu’on l’a perdu,
rien ne peut le rendre.

Il n’y a là aucun objet extérieur qui puisse servir de guide.

Les gens du pays égarés dans la brume se dirigent quelquefois, quand ils se
voient réduits à ces extrémités, par l’inclinaison des paumelles ou petites
rides de sable que le reflux laisse sur la grève. Ils ont remarqué que ces
paumelles s’élèvent à pic du côté de la terre, et gardent au contraire du côté
de l’eau une pente douce et presque insensible.
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