ACTE 3 SCENE 4
Euphémie, la comtesse d'Orcé, Mélanie, Cécile.
Mélanie embrassant Euphémie avec transport.
Tu triomphes enfin!
Les transports de la grace ont passé dans ton sein!
Ô mon dieu, ma prière est enfin exaucée;
Au rang de tes élus Euphémie est placée.
À Euphémie.
Nous accourions vers toi pour calmer ta douleur;
Dieu lui-même est venu, de son bras protecteur,
T'applanir le chemin qui mène à la victoire;
Goûte bien ton bonheur, et jouis de ta gloire.
Ce choc, où se détruit l'humaine passion,
Affermit le pouvoir de la religion.
Cécile.
À ce sublime effort, je demeure interdite!
A Mélanie.
J'observois tous ses pas; je révélois sa fuite;
Contrainte à l'admirer, je vois que la vertu
Plaît davantage au ciel, quand elle a combattu.
Mélanie occupée à secourir Euphémie.
D'où vient que dans mes bras tremblante inanimée...
Sur son front pâlissant la mort même imprimée!
A la comtesse avec vivacité.
Secourons votre fille empressons-nous ô cieux!
Qu'il en coûte à nos coeurs pour être vertueux!
A Euphémie avec tendresse.
Ma soeur...
La Comtesse D'Orcé.
Voilà le fruit des rigueurs d'une mère!
Ô vous, qui trahissez ce sacré caractère,
Que n'êtes-vous témoins du châtiment cruel
Qui punit les erreurs de l'amour maternel!
La comtesse, Mélanie et Cécile se réunissent
pour arracher à cette situation Euphémie
mourante.
La toile se baisse.