III
Son règne au loin semé par tes doux entretiens
Germe dans l’ombre au coeur des sages.
Ils attendent son heure, unis par tes liens,
Tous, en un monde à part, frères, concitoyens,
Dans tous les lieux, dans tous les âges.
Tu guidais mon David à la suivre empressé:
Quand, avec toi, dans le sein du passé,
Fuyant parmi les morts sa patrie asservie,
Sous sa main, rivale des dieux,
La toile s’enflammait d’une éloquente vie;
Et la ciguë, instrument de l’envie,
Portant Socrate dans les cieux;
Et le premier consul, plus citoyen que père,
Rentré seul par son jugement,
Aux pieds de sa Rome si chère
Savourant de son coeur le glorieux tourment;
L’obole mendié seul appui d’un grand homme;
Et l’Albain terrassé dans le mâle serment
Des trois frères sauveurs de Rome.