PLUME DE POÉSIES
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 Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIV Prouesses De Maître Loys.

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Rappel du premier message :

XIV Prouesses De Maître Loys.

Reine n’eut que le temps de se rejeter en arrière vivement et de se coller à la
paroi extérieure du cachot.

À l’intérieur, elle entendit une grosse et joyeuse voix qui disait: -On vous y
prend, messire Aubry! toujours bâillant à la lune! Par saint Bruno, mon patron,
n’avez-vous pas assez du jour pour songer creux? Allez! si mon devoir ne
m’appelait pas ici à cette heure, je ronflerais comme le maître serpent du
choeur, moi qui vous parle.

-Moi, je n’ai pas sommeil, mon bon frère Bruno, répondit Aubry, qui aurait voulu
le voir à cent pieds sous terre.
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Un bon épieu, Reine, fort comme une lance et pointu comme une aiguille.

J’attachai maître Loys au tronc d’un châtaignier, et je lui dis: « Couche! », il
ne bougea plus.

Le daim arriva, trottant dans le taillis; maître Loys faisait le mort.

Quand le daim passa, je lui plantai mon épieu sous l’épaule; il tomba sur ses
genoux, et je l’achevai d’un coup de couteau dans la gorge.

Maître Loys poussa un long hurlement de joie.

Et alors! comme si ce cri eut évoqué une armée de démons, la forêt s’illumina
soudain.

Des torches brillèrent à travers les arbres, la trompe sonna. Je vis des
cavaliers qui accouraient au galop, excitant des chiens lancés ventre à terre.

Je me dis: -Voici les fils d’Isaac Hellès le juif, qui viennent avec leur meute
pour me tuer.
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D’un revers, je coupai la courroie qui retenait Loys, et je pris mon épieu à la
main. Loys ne s’élança pas. Il resta devant moi, les jarrets tendus, la tête
haute. Les juifs criaient déjà de loin: Sus! sus! Il y avait un grand chêne qui
s’élevait à la droite de la voie; j’allai m’y adosser, pour ne pas être massacré
par derrière.

À ce moment-là même, les fils d’Isaac, avec leur meute et leurs valets,
tombèrent sur nous comme la foudre.

Je vois encore leurs visages longs et cuivrés à la rouge lueur des torches.

Vous dire exactement ce qui se passa, Reine je ne le pourrais pas, car je ne le
sais guère moi- même.

Un tourbillon s’agitait autour de moi. Je recevais à la fois des coups par tout
le corps. Mon front s’inondait de sang et de sueur.
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Je me souviens seulement que je disais de temps en temps, machinalement et sans
savoir: -Hardi! maître Loys! Je me souviens aussi que je le voyais toujours
devant moi, muet au milieu de la meute hurlante, et travaillant Dieu sait comme!
Mon épieu se levait et retombait. Je commençais à ne plus sentir mes blessures,
ce qui est signe qu’on va s’évanouir ou mourir...

Aubry s’arrêta pour reprendre haleine.

En ces temps où toute vie traversait des dangers violents, la délicatesse des
femmes, loin de répugner à de pareils récits, doublait l’intérêt qu’elles y
portaient. Elles n’avaient plus horreur du sang pour avoir pansé trop de plaies.

Reine écoutait, haletante.

Elle était avec Aubry dans la forêt, au pied du grand chêne. Les torches
l’éblouissaient; le bruit l’étourdissait; elle saignait par les blessures
d’Aubry.

Hardi! maître Loys! défends ton maître! -Pourtant, reprit Aubry, dans la
simplicité de sa vaillance, je voulais rapporter les lombes du daim à monsieur
mon père, qui en avait désir.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIV Prouesses De Maître Loys.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIV Prouesses De Maître Loys. - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Fév - 15:03

Comme je sentais bien que j’allais tomber, je me dis: -Allons, Aubry! un dernier
coup de boutoir! Et je quittai mon poste comme une garnison assiégée qui fait
une sortie. Et je brandis mon épieu! et je frappai, merci de moi, tant que je
pus! Il me sembla que les torches s’étaient éteintes, et qu’il n’y avait plus
personne devant moi. Je crus que c’était le voile de la dernière heure qui
s’étendait sous mes yeux.

Je me laissai choir.

Je restai là bien longtemps. Quand je m’éveillai, le soleil se jouait dans les
hautes branches des arbres.

Maître Loys, le poil sanglant, léchait mes blessures.

Autour de moi, gisant sur l’herbe, il y avait six cadavres, qui étaient les six
fils d’Isaac Hellès.

Pour sa part, maître Loys avait étranglé deux juifs et une demi-douzaine de
chiens.
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C’est une bonne bête que maître Loys! Je dépeçai le daim; ne pouvant l’emporter
tout entier, je pris le filet avec les lombes, et je revins au manoir, un peu
maltraité, mais content.

Mon vieux père, qui n’y voyait plus, ne sut pas que j’étais blessé. Il fit en
souriant, avec les lombes du daim, son dernier repas qu’il trouva fort bon, et
puis mourut.

Telle fut la conclusion du récit d’Aubry.

Comme Reine écoutait encore, il ajouta: -Que Dieu me donne cette joie de me
voir, avec maître Loys à mes côtés et une arme dans la main, au milieu des
soudards de mon cousin Méloir, je ne lui demande pas autre chose! -Vous êtes
brave, Aubry! dit Reine doucement; vous serez un capitaine! Oui, vous avez
raison, si vous étiez libre, nous pourrions sauver mon père.

-Eh bien donc, s’écria le jeune homme en donnant le premier coup de lime au
barreau, travaillons à ma liberté! L’acier grinça sur le fer.
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Aubry était bien mal à l’aise, mais il y allait de si grand coeur! -Et
maintenant, Aubry, dit Reine après quelques instants, que Dieu soit avec vous;
je vais me retirer.

-Déjà! -Il y a deux jours que mon père m’attend.

-Mais la mer est haute! -Elle baisse. Et s’il reste de l’eau entre Tombelène et
le Mont au point du jour, il faudra bien que je la traverse à la nage.

-À la nage! se récria Aubry? ne faites pas cela, Reine, le courant est si
terrible! -Si je traversais de jour, on me verrait, et la retraite de mon père
serait découverte.

Aubry ne trouva pas d’objection, mais toute son allégresse avait disparu.

La lune tournait en ce moment l’angle des fortifications. Un reflet vint à
l’épaule de Reine, puis la lumière monta lentement, se jouant dans les plis de
son voile noir et parmi ses cheveux blonds.

-Quand je traverserai la mer à la nage, dit Reine, je serai moins en danger
qu’ici, mon pauvre Aubry.
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-Pourquoi? -Parce que la lune luit pour tout le monde, répliqua Reine. L’archer
qui est sur la plate- forme...

-Il vous voit? interrompit Aubry d’une voix étouffée par la terreur.

-Oui, répondit Reine, le voilà qui tend son arbalète.

-Fuyez! oh! fuyez! Reine lui fit un adieu de la main et se baissa.

Un trait siffla et rebondit sur les roches.

Aubry se laissa choir au fond de son cachot.

Puis il se reprit encore à la saillie de pierre.

-Reine! Reine! cria-t-il; un mot par pitié...

Un second trait vint frapper l’extrême pointe du rocher, la brisa et fit jaillir
une gerbe d’étincelles.

Aubry sentit son coeur s’arrêter.

En ce moment, dans le silence de la nuit, une voix déjà lointaine s’éleva et
monta jusqu’à sa cellule.

Elle disait: -Au revoir! Aubry se mit à genoux et remercia Dieu comme il ne
l’avait jamais fait en sa vie.
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